Le Salève, voilà deux semaines que je pense y aller, mais la météo ne m’y encourageait pas. Encore un samedi prévu beau en matinée puis se couvrant dans l’après-midi, je vais donc partir assez tôt.
J’avais repéré un site superbe qui référence toutes les balades au Salève, montagne mythique, une mine. Je choisis le sentier des Vires du Sarrot-Saut Gonet et je vois cette sortie correspondante sur hikr.org.
J’arrive au village de Le Coin, Salève qui est sous un gros nuage gris, zut ça n’était pas au programme. Je pars le long du Sentier Géologique, puis je croise un chasseur dont les deux chiens sont fortement affairés à pister le sanglier, le plus vieux c’est déjà fait encorner une dizaine de fois ! Un sanglier peut peser entre 30 et 70 kg et son record est de 110 kg. Je continue toujours à plat puis le sentier monte pour la Grande Gorge. Et c’est parti pour une longue montée sportive. Le sol est recouvert de feuille et dessous il est encore un brin humide. C’est un chemin tout en zigzag, joli, avec des passages sympa, mais dans la forêt. Quelques trouées nous permettent de voir la plaine ou Le Salève.
Après une heure, j’arrive sur une esplanade (nommée Rocher de 11h) où la vue s’ouvre, on a l’impression d’être au bord d’un gouffre, quel cadre grandiose. Le départ pour la vire est ici, mais je ne vois rien. Je monte, toujours rien. Je croise du monde, mais il ne connaisse pas. Je reviens et trouve un monsieur qui connait les lieux. Il me montre le départ, puis on discute longuement car il a déjà fait deux fois cette vire, ainsi que le sentier de la Gorge Intérieure. Avec ses jumelles je peux regarder, on voit le sentier de la vire et le passage avec les chaines, selon moi dans les 50°. Il conseille le casque. Mais les feuilles mortes me posent soucis et après longue réflexion, j’abandonne mon projet.
Je poursuis donc avec tristesse le sentier de la Grande Gorge qui monte au sommet. A la fin je rencontre trois personnes et nous débouchons ensemble au sommet et au soleil (ah il a fini par arriver). J’entends un des hommes parler à ses camarades d’un sentier offrant une vue panoramique sur les Alpes et le lac d’Annecy (en montagne il faut toujours tendre l’oreille !). Je me presse de demander plus de renseignements (sentier de la Grande à Gaby).
Le moral remonte et je file vers l’observatoire où la foule est plus présente. Belle vue sur le Léman, pardon lac de Genève et le jet d’eau qui vient de démarrer. Par un sentier tranquille je rejoins la Grange Gaby qui offre de belles trouées sur les Alpes, superbes, sauf qu’il y a trop d’arbres devant à mon gout. Ensuite je coupe court sous les Rochers des Faverges, joli coin fort sympa et monte à la Table d’Orientation qui offre le plus beau point de vue sur les Alpes et le lac d’Annecy (brumeux, mais je l’ai vu !). Mais quel beau cadre, du coup j’ai fait la pause casse-croute, en face du Mont-Blanc, des Dents du Midi … et au centre Le Môle qui est la première représentation, datée de 1444, dans la peinture européenne, d’un paysage exact occupant une place essentielle dans une scène biblique (‘La Joconde’ du Musée d’art et d’histoire de Genève, le lien français ne référence pas ce tableau, j’ai mis la version anglaise).
Puis, après la pause, je pars, je vois au loin les nombreux parapentistes et file vers le sentier Balcon du Léman plus connu par les gens de Sentier de la Corraterie. C’est un sentier que j’ai trouvé magnifique, d’abord à travers la forêt où on sent le côté sauvage et abrupte du Salève, puis un secteur le long d’une large vire (aérien, mais confortable) qui offre un panorama magnifique sur le trou de la Tine. Je rencontre là, un dénommé Christian qui monte en hors piste depuis Etournelle ou Evorse. Il connait le Salève comme sa poche et file droit en haut sous le drapeau Savoyard (on ne le voit pas depuis la vire, allez chercher ‘Quand le drapeau suisse s’affichait au Salève’ sur cette page). Quand je dis droit en haut, c’est un passage en 3 (escalade), ce que je fais remarquer à Christian. Sa réponse qui m’a fort amusé, fut : le 3 en escalade est du II au Salève. Et il a poursuivi sa route en libre ! (voir ses belles photos au Salève).
Par cette belle vire je file au Trou de la Tine, jolie curiosité géologique. Puis je descends par le chemin d’Orjobet. J’arrive à la grotte d’Orjobet, mais quel joli endroit, une faille/grotte assez longue, j’ai aimé cet endroit. Et à la sortie de la grotte, je rencontre Alain, un ancien collègue et sa femme Emmanuelle avec qui j’avais (pas) fait le Trou de la Mouche. Le monde est bien petit, surtout au Salève (il y a foule dans ce chemin) ! Nous descendons ensemble, lui aussi connait bien le Salève, il a fait les Vires du Sarrot-Saut Gonet avec sa mère de 70 ans, mais en l’encordant. Il conseille de prendre le baudrier et la longe de via ferrata. A 800m, on quitte le sentier officiel (seul deux petits cairns mentionnent la bifurcation) pour un raccourci vers Le Coin (Source captée sur la carte). En bas nous passons devant ‘le jardin’, ie le départ des voies d’escalades où j’ai le droit à un topo de chacune.
On se quitte et je rentre à mon scooter, fin d’une journée pleine de rebondissements, mais de charme, de rencontres et de bonheur !
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