Lors d’une visite précédente au refuge du Prabé, j’avais vu une sente qui partait en direction de Pra Roua, je m’étais brièvement engagé juste pour visualiser le parcours, mais de visu je ne voyais qu’une brève portion de cette sente qui je pense correspond à la portion tracée sur la carte. De plus, je ne voulais pas rallonger la balade en cours et j’avais donc remis ce sommet à une prochaine fois.
C’est la fin du printemps 2008 et je décide de revenir à Prabé et de rejoindre le sommet de Pra Roua. Vu le dénivelé, je pars plus haut que ma précédente course, donc depuis le virage du Pt1613. Ce départ se fait droit sur l’arête et donc les muscles sont mis à rudes épreuves dès le départ, il n’y a pas de tour de chauffe ! On monte le long de l’arête de La Loué à travers la forêt, avec à mi-parcours, une trouée sur la gauche qui permet d’admirer la face O abrupte et le Pont du Diable. Ensuite il y a des passages sécurisés par des chaines et avec en prime pour l’un, un pont. Au retour je prendrai un raccourci par la crête, peu visible à la montée. Il y a aussi une variante plus loin sur la droite un petit passage en crête aérien, en guise d’entrainement pour la suite.
Puis nous arrivons dans une clairière avec en vue les paravalanches, le terrain devient doux et permet de rejoindre facilement le refuge de Prabé. Je fais une halte et je visite ce refuge bien mignon. Comme c’est le printemps, j’ai le droit à une multitude de couleurs des fleurs, un régal pour les yeux ! Même le chemin pour les toilettes extérieures est rempli de gentianes, quel luxe gratuit !
Après cette pause, je pars en direction de Pra Roua, et je m’engage donc en terre inconnue. Je passe une barrière à moutons et je longe une crête plus ou moins à flanc de coteau. Le chemin est bien tracé, puis j’arrive à un endroit où je ne peux plus continuer sur la crête, je ne vois plus de trace. Je regarde sur ma gauche, c’est bien pentu mais je n’ai pas le choix, je descends au mieux et vois quelques traces de pas, soulagement ! Puis je revois une sente à flanc de coteau, avec des traces de peintures rouges défraichies. Le devers est pentu et la combe profonde, bref c’est un peu exposé ! J’hésite plusieurs minutes et finalement je me lance. Il n’y a la place que pour poser un pied à la fois et on avance doucement, qui va piano va sano, ce dicton doit être inscrit dans nos gènes ! C’est le passage le plus délicat de la course. Ce passage, toujours long quand on est en plein milieu, passé on trouve un terrain moins stressant. A la fin on monte dans une combe, la pente se raidit mais ne pose pas de problème puis on bascule sur le versant O où un névé m’accueille. Je le remonte pour ensuite longer une crête depuis le Pt2487 et arriver au sommet de Pra Roua (2518). Une simple croix, avec une gamelle de soldat contenant un livre d’or, et je comprends que je suis l’un des rares à monter par cette voie.
Après une bonne pause, je rebrousse chemin, je profite du névé, pour une glissade dans la partie pentue et je retrouve le chemin de la montée. Je fais une erreur de trajectoire, je suis descendu dans une combe trop bas et je m’aperçois de mon erreur. Plutôt que de rebrousser chemin, je coupe au mieux pour remonter plus loin, le secteur est stressant mais si en plus je joue les prolongations … Je finis par retrouver le passage escarpé marqué de points rouges et ensuite la crête qui me ramène à Prabé.
À Prabé, je visite le pays et visite la prise d’eau pour la cabane, versant E puis je rentre mais après le Pt1924 (clairière), je vois une sente qui longe la crête et je l’emprunte. Cela me ramène au Pt1803 où il me reste à descendre le long chemin jusqu’à la crête de Barme de Jeur où je finis par retrouver mon scooter avec des genoux en feu !
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